Article de Didier Réault
Président de Rivages de France
<p>Des alertes formulées dès les années 70. Quelque 6 rapports du GIEC et 27 COP depuis 30 ans. La canicule inédite, le déficit hydrique et les incendies dévastateurs de l'été 2022. La réduction progressive de l'enneigement encore constatée cet hiver... Le changement climatique est une réalité dont on mesure déjà des effets dévastateurs. Mais par calcul politique ou économique à courte vue, il s'en trouve toujours pour le nier ou le minimiser, alors qu'on dépasse l'heure de prendre des mesures à la hauteur des enjeux vitaux ! À l’appui d’exemples récents, voilà comment Rivages de France s’évertue pour sa part à agir concrètement dans le sens de toute évolution souhaitable pour la planète et sa population...</p>
<p><b>… en veillant au respect par la France des engagements historiques de la COP 15 pour la biodiversité. </b>Après quatre ans de discussions, 195 États se sont engagés à prendre des "mesures urgentes" pour protéger 30 % de la planète, restaurer 30 % des écosystèmes et doubler les ressources destinées à la protection de la nature d’ici à 2030. Certes, des imprécisions subsistent et le caractère non-contraignant de l’accord interpelle. À Rivages de France, avec les autres réseaux et acteurs de protection de l’environnement - signataires d'une tribune dans le Monde du 6 décembre 2022 – nous serons d’autant plus attentifs à la teneur et à la mise en oeuvre de la Stratégie nationale biodiversité 2030.<span class="Apple-converted-space"> </span></p>
<p><b>… en contribuant à la mission parlementaire sur l’adaptation au changement climatique de la politique forestière et la restauration des milieux forestiers. </b>Auditionné le 16 janvier, j’ai fait valoir l’importance que les gestionnaires accordent au complexe "dune blanche/dune grise/forêt dunaire" pour ses vertus (protection face à l’érosion côtière, réservoir de biodiversité, paysage ouvert au public), mais aussi sa fragilité face aux effets du changement climatique, dont les canicules et incendies de l’été 2022. Et j’ai plaidé pour que cesse le paradoxal et intolérable démantèlement de l'ONF, qui sabre les effectifs, l'expertise et l'efficacité du service public forestier.<span class="Apple-converted-space"> </span></p>
<p><b>… en programmant à nouveau un chantier prospectif sur le financement de la gestion des espaces naturels. </b>Avec toujours plus de surfaces et de problématiques inédites à gérer, impossible pour les gestionnaires de faire toujours plus ou mieux à moyens budgétaires et humains constants ou contraints. 5 ans après une <a href="https://rivagesdefrance.org/champs-actions/financement/" target="_blank" rel="noopener">réflexion de fond</a> sur la question, l’heure est venue de nous remobiliser autour du thème rebattu du financement de la gestion : Rivages de France y consacrera ses Ateliers 2023 en fin d’année, en érigeant l'intelligence collective en moteur de prospection de nouvelles pistes de solutions, pour continuer à préserver nos territoires exceptionnels et leurs trésors de bienfaits.<span class="Apple-converted-space"> </span></p>
<p><b>… en éditant son nouveau "Guide pour la maitrise de la fréquentation des espaces naturels". </b>Ce document aux riches contenus (compte-rendu des ateliers 2021, retours d’expérience des gestionnaires, éclairages de partenaires techniques) se conclut par 10 recommandations pour (ré)concilier la fréquentation et la préservation des espaces naturels. Rude mission quand la <a href="https://rivagesdefrance.org/champs-actions/frequentation-rivages/" target="_blank" rel="noopener">fréquentation</a> complexifie voire menace la préservation, laquelle suppose de maîtriser ladite fréquentation ! Il est donc grand temps de "changer d'ère" pour une affluence, des usages et un tourisme beaucoup plus respectueux… Notre rencontre régionale Bretagne du 23 janvier prochain à Locmariaquer invitera ainsi à "mieux accueillir pour mieux préserver".<span class="Apple-converted-space"> </span></p>
<p>Depuis quelques années, nos voeux interviennent dans des contextes – conflits, Covid-19, difficultés économiques et sociales, changement climatique… – compliqués, et la nouvelle année semble s'engager dans ce droit fil. Pour autant, c'est forte de ses convictions, de sa dynamique de réseau national, de ses champs d'action et de ses services que <b>Rivages de France vous souhaite à tous, gestionnaires, partenaires et autres sympathisants, une excellente année 2023 !<span class="Apple-converted-space"> </span></b></p>