<p>Hyperfréquentation de certains sites, sous-fréquentation d'autres, préservation de la biodiversité et des paysages vs nécessité économique et sociale du tourisme : pas de formule miracle pour maîtriser la fréquentation des espaces naturels ! Mais des innovations organisationnelles, marketing, techniques, règlementaires (certaines valables partout, d'autres plus territorialisées), et l'impérative sensibilisation du public. Les 1<sup>ers</sup> Ateliers de Rivages de France dédiés à cette problématique ont mobilisé la participation active et créative des gestionnaires présents. Les échanges d'expériences et les idées recensées nourriront des actions spécifiques en 2022...</p>
<p><strong>Qui dit "ateliers" suggère réflexion collective ! Et ce fut le cas, grâce à une formule très participative</strong> animée par Jérôme PIRIOU et Marie-Noëlle RIMAUD (professeurs associés - <a href="https://www.excelia-group.fr/a-propos-dexcelia/nos-ecoles/excelia-business-school">Excelia Business School</a>) ainsi que Florian GEFFROY, directeur de Rivages de France.</p>
<p>En préambule, historique et études de cas à l'appui, <strong>Jérôme PIRIOU introduisait la problématique</strong> <em>"Comment gérer l’intensité de la fréquentation des espaces naturels littoraux et lacustres ?"</em>. Puis les gestionnaires, répartis en petits groupes, étaient invités à phosphorer autour de trois questionnements...</p>
<h2>Question 1 • Et si on changeait d'ère ?</h2>
<p>L'interloquante proposition s'accompagnait de pistes de réflexion concrète proposées aux présents : <em>"<strong>Quelle transition pour l’accueil durable du public sur les territoires littoraux et lacustres ?</strong> Nouveau paradigme : vers un tourisme plus responsable et durable, mieux réparti dans le temps et dans l'espace, préservant la création de valeur économique, sociale et environnementale sur les territoires…"</em></p>
<p><strong>Et il y a eu du retour</strong>, dont on retiendra par exemple :</p>
<ul>
<li>Accéder à un espace naturel doit être un moment d'exception, considéré et organisé comme tel (avec aménagements, réglementation, formation)</li>
<li>Différencier les territoires selon qu'ils souffrent de sur ou de sous-fréquentation (démarketing / marketing différencié)</li>
<li>Donner les bons codes aux usagers (individus, groupes) avec l'ensemble des acteurs concernés (place de l'espace naturel dans le parcours de découverte)...</li>
</ul>
<p>Et Jérôme PIRIOU de reboucler sur la nécessité pour les acteurs (gestionnaires, pros du tourisme) de <strong>savoir qui fréquente les espaces, pour définir un marketing territorial cohérent.</strong></p>
<h2>Question 2 • Dans quel état (je) gère ?</h2>
<p>Si le jeu de mot semble tiré par les cheveux, il n'en est pas moins vrai que les gestionnaires s'arrachent les leurs pour gérer au mieux les sites dont ils ont la responsabilité et leur fréquentation, qui plus est dans la période de pandémie traversée depuis 2 ans !</p>
<p><em><strong>Quels modes et techniques de gestion adaptée ? Observation/ mesure de la surfréquentation ?</strong> Dispositifs inédits mis en place et pérennisés (organisation, gestion, mobilisation d'acteurs/de financements, communication...) - Éventuelle réflexion prospective engagée - Prise en compte du sentier du littoral...</em> Autant d'interrogations et d'ébauches de réponse sur lesquels les gestionnaires se sont appuyés pour répondre.</p>
<p><strong>Le sujet a mobilisé, en attestent ces réflexions :</strong></p>
<ul>
<li>Inciter à aller ailleurs que sur les plages urbaines, mais sécuriser, équiper (cheminement, panneautage, restrictions)</li>
<li>Signaler les temps de trajet aller/retour élevés pour calmer l'envie d'accéder en voiture</li>
<li>Problème des campings transportant leurs usagers jusqu'aux plages les plus fréquentées, sans information</li>
<li>Aménager des parkings en recul, supprimer certains sentiers facilitant l'accès</li>
<li>Adopter des mesures de démarketing, de contingentement, à l'appui d'applications numériques et outils de communication pour l'étalement géographique/temporel de la fréquentation</li>
<li>Assumer un plan de gestion collectif avec l'ensemble des parties prenantes dont les usagers</li>
<li>Outre les moyens techniques, adapter la gouvernance et les moyens humains, construire le dialogue territorial</li>
<li>Réflexions : l'acceptation de mesures contraignantes se fait au fil du temps, mais ça reste compliqué... On n'a que le tourisme pour vivre...</li>
</ul>
<h2>Question 3 • Quelles "fréquent'actions" prioritaires ?</h2>
<p><em><strong>Quelles actions portées par Rivages de France ?</strong> Constitution d'un groupe de travail dédié, réalisation d’un prochain guide REX, portage d'un message/d'une revendication politique, interpellation des candidat·e·s aux élections nationales / locales, expérimentation d'un projet précis/cas pédagogique…</em></p>
<p>CQFD : Rivages de France agit pour et avec les gestionnaires, qu'elle associe donc à la définition et à la programmation de ses futures actions dédiées à la maîtrise de la fréquentation !</p>
<p><strong>Les principales suggestions :</strong></p>
<ul>
<li>Partager les connaissances, porter des initiatives auprès du réseau</li>
<li>Coordonner une méthode à l'appui de visites de terrain et de rencontres avec élus, gardes, représentants d'usagers</li>
<li>Sensibiliser les usagers, pédagogie avec associations et autres intervenants<br />
Partage des expériences territorialisées</li>
<li>S'adresser à l'individu, pas à une masse : il n'y a pas de bien commun mais une vraie responsabilité individuelle</li>
<li>Considérer que le touriste est une partie marginale par rapport aux habitants locaux et régionaux</li>
<li>Éditer un guide dédié...</li>
</ul>
<p>Il va de soi que le présent article se borne à survoler les débats et en extraire quelques traits saillants ! Il ne dit pas – faute de place – le détail et la localisation des réflexions entamées et des initiatives prises ou en passe de l'être par les gestionnaires. Ce sera notamment l'objet d'un <strong>nouveau et futur guide de Rivages de France</strong> dédié à "la maîtrise de la fréquentation des sites littoraux et lacustres préservés". Et ce sans préjuger <strong>d'autres actions que notre association portera dans les prochains mois</strong> sur ce sujet aussi complexe que mobilisateur !</p>